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AES et CEDEAO : Diomaye Faye en mission de réconciliation au Sahel

AES et CEDEAO : Diomaye Faye en mission de réconciliation au Sahel

La décision des États du Sahel de se séparer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) intervient dans un contexte de tensions croissantes après plusieurs coups d’État dans des pays tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ces pays, dirigés par des juntes militaires, ont critiqué la CEDEAO pour son apparente alliance avec la France et un soutien jugé insuffisant face aux défis du djihadisme. En réponse, ils ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES) en janvier, annonçant leur retrait de la CEDEAO et la formation d’une force conjointe pour lutter contre le terrorisme, marquant ainsi un changement significatif vers l’autonomie régionale.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, nouvellement élu en avril, a entrepris une visite importante à Bamako et à Ouagadougou le jeudi 30 mai, symbolisant sa première intervention diplomatique auprès des États membres de l’AES. Cette démarche vise à rétablir les liens avec ces pays mécontents de la CEDEAO. Le président Faye a évoqué la possibilité de reconstruire sur des bases solides malgré les tensions persistantes.

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Lors de ses entretiens avec le colonel Assimi Goïta au Mali, M. Faye a souligné que la position malienne n’était pas totalement inflexible, offrant ainsi une lueur d’espoir pour une médiation efficace. Le président sénégalais a clarifié qu’il n’était pas le médiateur de la CEDEAO, mais plutôt en mission de prise de contact, montrant ainsi son approche ouverte au dialogue.

En arrivant au Burkina Faso, M. Faye a été reçu par le capitaine Ibrahim Traoré, chef du pouvoir militaire. Les discussions ont également porté sur la relation avec la CEDEAO, le président sénégalais montrant une compréhension des positions rigides tout en voyant des opportunités pour un dialogue renouvelé. Cette ouverture est essentielle pour avancer vers une réconciliation potentielle.

De plus, le président Faye a souligné l’engagement du Sénégal à soutenir le Burkina Faso, non seulement sur le plan politique, mais aussi commercial, renforçant ainsi les liens bilatéraux qui pourraient servir de modèle pour de futures interactions régionales. Cette approche suggère une vision plus large de collaboration et de soutien mutuel au-delà des impératifs sécuritaires.

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En promouvant des idéaux panafricains et souverainistes, Bassirou Diomaye Faye trouve un écho dans les aspirations des régimes militaires de l’AES. Sa présidence, qui débute avec une volonté de rupture avec les pratiques passées, pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère de diplomatie et de coopération authentique entre les nations ouest-africaines.

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