A partir du 21 avril prochain, les arbitres ne dirigeront plus les matchs des championnats d’Élite et la Super League. La décision a été prise par l’Association camerounaise des arbitres de football. Dans un communiqué, le président Alioum a affirmé sa fermeté face à la précarité dans laquelle se trouve le corps des arbitres. Cette décision fait suite à des revendications récurrentes concernant le paiement des indemnités des arbitres depuis l’arrivée de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fécafoot.
Selon une correspondance adressée au président de la Fécafoot, le non-paiement remonte à la saison 2021-2022, première année de l’actuel exécutif. La somme due s’élève à environ 300 millions de Fcfa pour les saisons allant de 2021-2022 à celle en cours. Cette décision intervient peu après le retrait de Bamboutos Fc pour non-paiement de ses primes par l’instance faitière.
Le conseil transitoire du football camerounais (Ctfp) et la Lffc risquent de voir leurs activités perturbées, la Fécafoot étant endettée et éprouvant des difficultés à honorer ses dettes. Face à cette situation, l’Association des arbitres a pris une position ferme : « Dans cette période, et tenant compte des manœuvres susceptibles d’être orchestrées dans le but d’instrumentaliser certains arbitres, aucun arbitre ne devra diriger une rencontre programmée par la Fécafoot tant que les engagements relatifs au règlement des arriérés de leurs indemnités de matchs des saisons antérieures et celles en cours ne seront intégralement pas honorés. » – extrait du communiqué de l’Association.
Certains observateurs estiment que cette situation risque de compromettre l’équité des matchs, notamment en cette période cruciale où les clubs de l’Elite Two se battent pour la montée, et où les enjeux de titre et de relégation en Elite One demeurent intacts. Ambroise Onana, observateur des questions de sports, souligne l’importance du paiement des arbitres pour éviter une fin de saison agitée : « Depuis quelques journées, vous avez des acteurs qui montent au créneau pour dénoncer le parti pris des arbitres. Mais comment voulez-vous que les arbitres ne cèdent pas à la corruption quand ils ne sont pas payés. Que ces arbitres sachent aussi qu’ils s’exposent à la colère des supporters. La Fécafoot retient les subventions des clubs sous le prétexte qu’ils doivent justifier. Ce qui est normal. Sauf qu’elle n’est pas un exemple en matière de paiement. C’est un vrai paradoxe. Elle doit solder ses dettes parce que l’Etat a donné de l’argent de l’organisation. Où est donc cet argent ? La Fécafoot gagnerait à payer les arbitres pour éviter une fin de saison tumultueuse dans les stades. »
En somme, la situation actuelle soulève des préoccupations quant à l’équité et l’intégrité des compétitions, mettant en lumière la nécessité pour la Fécafoot de régler les questions financières liées aux indemnités des arbitres pour assurer le bon déroulement des championnats.