Une récente découverte met en lumière une toxine bactérienne, la colibactine, qui pourrait jouer un rôle majeur dans l’augmentation alarmante des cancers colorectaux chez les moins de 40 ans. Cette toxine, produite par certaines souches d’Escherichia coli, est capable de modifier l’ADN humain de manière permanente, selon une étude publiée dans la revue Nature.
Des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego ont examiné 981 génomes de cancer colorectal provenant de onze pays et ont constaté que les mutations induites par la colibactine étaient 3,3 fois plus fréquentes chez les moins de 40 ans que chez les plus de 70 ans. Le professeur Ludmil Alexandrov, principal auteur de l’étude, souligne que "l’empreinte génétique de cette toxine semble fortement associée aux cancers colorectaux chez les jeunes adultes".
Une des particularités inquiétantes de la colibactine est sa capacité à provoquer des altérations génétiques dès l’enfance, accélérant ainsi le développement du cancer colorectal. Le professeur Alexandrov met en garde en affirmant que les enfants exposés à cette toxine pourraient développer un cancer du côlon à 40 ans au lieu de 60 ans.
D’ici à 2030, le cancer du côlon pourrait devenir la principale cause de décès chez les jeunes adultes, selon les chercheurs. Les mutations génétiques sont plus fréquentes dans les pays où les cas précoces sont nombreux, bien que les circonstances exactes de l’exposition à la toxine restent floues.
Malgré l’importance de ces découvertes, des incertitudes persistent quant à la colibactine. Les recherches nécessaires pour approfondir ces connaissances pourraient être compromises en raison des réductions budgétaires imposées par l’administration Trump, selon le professeur Alexandrov.