Une zone de libre-échange est un espace économique où les pays participants suppriment les barrières douanières et les restrictions quantitatives sur les échanges commerciaux. Cette approche permet aux entreprises des pays membres de commercer sans droits de douane ni quotas, tout en conservant leur autonomie pour définir leur politique commerciale envers les pays tiers. Cette libéralisation stimule la concurrence, favorise la spécialisation productive et entraîne généralement une augmentation des flux commerciaux entre les partenaires, ce qui contribue à la croissance économique des pays participants.
La Russie a révélé son ambition de créer une zone de libre-échange avec quatre pays clés d’Afrique du Nord : l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Cette initiative, annoncée initialement par Vladimir Poutine en août 2023, a été réaffirmée lors du Forum de partenariat Russie-Afrique à Sotchi les 9 et 10 novembre par Anton Kobyakov, conseiller du président russe. Cette démarche reflète la volonté de Moscou de renforcer ses liens économiques avec le continent africain, en particulier avec sa façade méditerranéenne.
Les relations entre la Russie et les pays concernés reposent sur des bases diplomatiques bien établies. Le Maroc illustre cette dynamique préexistante, avec un accord de partenariat stratégique entre Rabat et Moscou depuis 2002. Ce rapprochement s’est renforcé en 2016 lors de la visite du roi Mohammed VI en Russie, aboutissant à la signature d’une Déclaration sur le Partenariat Stratégique Approfondi. Ces accords antérieurs constituent des atouts précieux pour concrétiser le projet de zone de libre-échange, offrant un cadre institutionnel propice aux négociations et à la mise en œuvre des futures dispositions commerciales. Cette initiative pourrait révolutionner les relations économiques entre la Russie et l’Afrique du Nord, en créant de nouvelles opportunités commerciales et en renforçant l’interdépendance économique entre ces régions.
