L’économie algérienne semble progressivement se détourner de sa forte dépendance aux hydrocarbures. C’est l’un des constats majeurs d’un rapport récemment publié par la Banque mondiale, mettant en avant les avancées significatives de l’Algérie en matière de diversification économique. Malgré les obstacles rencontrés, le pays affiche désormais des signes positifs témoignant d’un changement de cap.
Ces dernières années, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont considérablement augmenté, triplant pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Cette performance, bien que modeste par rapport au produit intérieur brut, illustre un début de transformation structurelle, avec une montée en puissance de secteurs longtemps négligés dans l’économie nationale.
L’acier, les engrais, le ciment et les produits agricoles figurent désormais parmi les moteurs de cette nouvelle orientation. Ces secteurs, autrefois principalement tournés vers le marché intérieur, commencent progressivement à s’imposer sur les marchés internationaux. Cette dynamique découle d’une politique industrielle plus ambitieuse, axée sur le soutien à l’exportation et la valorisation du potentiel local, selon la Banque mondiale.
Malgré ces avancées saluées, l’institution internationale appelle à la prudence. Le rapport souligne plusieurs obstacles persistants, tels qu’une productivité encore limitée, un climat des affaires à améliorer et une administration jugée trop lourde pour accompagner efficacement les transformations en cours. De plus, l’Algérie doit anticiper une baisse structurelle de la demande en énergies fossiles, due à l’évolution du contexte énergétique mondial.
Le pays se trouve donc à un carrefour crucial. Entre la nécessité de maintenir ses recettes pétrolières à court terme et l’impératif d’accélérer sa transition vers une économie plus résiliente, les autorités algériennes doivent jongler avec une équation complexe. La Banque mondiale souligne l’importance de réformes structurelles pour renforcer la compétitivité du secteur privé, moderniser les infrastructures logistiques et encourager l’innovation.
En définitive, l’Algérie entame une mutation économique audacieuse. L’avenir dira si ce virage vers une économie diversifiée et tournée vers l’exportation pourra être approfondi et consolidé. Cependant, il est indéniable que le pays commence à récolter les premiers fruits d’une stratégie plus ouverte, plus audacieuse et, surtout, plus durable.