Le Mozambique suscite de plus en plus l’intérêt des investisseurs mondiaux en raison de son important potentiel en graphite. En septembre 2023, les États-Unis ont manifesté leur intérêt pour cette ressource stratégique en accordant un prêt de 150 millions de dollars à l’entreprise australienne Syrah Resources, qui exploite la plus grande mine de graphite d’Afrique située à Balama. Ce partenariat avec la Development Finance Corporation (DFC), l’agence de financement du développement des États-Unis, a été officialisé le 30 octobre dernier après la satisfaction de certaines conditions.
Ce prêt, structuré en plusieurs versements avec une date d’échéance en 2037, prévoit un premier décaissement de 73 millions de dollars en novembre 2024. Ces fonds seront principalement destinés à l’agrandissement des installations de stockage de résidus de la mine et à la couverture des frais opérationnels. Cette injection de capital vise à répondre à la demande croissante de graphite naturel, un composant essentiel des batteries pour véhicules électriques.
La mine de Balama détient une ressource cruciale pour les industries de haute technologie. La production de graphite de qualité batterie de cette mine est transformée aux États-Unis, notamment dans une usine de Syrah située en Louisiane. Cette usine fournit ensuite des entreprises majeures comme Tesla en matières premières pour leurs batteries, offrant ainsi aux États-Unis une alternative face à la domination chinoise. Actuellement, la Chine contrôle environ 90 % de la production mondiale de graphite raffiné destiné aux batteries.
Ce prêt revêt également une dimension stratégique pour les États-Unis, qui cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en minéraux critiques, indispensables pour les industries des énergies renouvelables et de la mobilité électrique. Face à la suprématie chinoise dans la production mondiale de graphite, Washington souhaite renforcer sa résilience et réduire sa dépendance à un seul fournisseur.
Pour le Mozambique, ce projet représente une occasion unique de consolider sa position dans le secteur des minéraux critiques et d’attirer davantage d’investissements étrangers. Les initiatives telles que celle de Syrah Resources peuvent générer d’importantes retombées économiques pour le pays, créer des emplois et renforcer les infrastructures locales, contribuant ainsi à la diversification de son économie.
L’investissement américain dans le graphite mozambicain illustre l’émergence d’un partenariat allant au-delà de l’aspect financier. En soutenant l’exploitation de la mine de Balama, les États-Unis contribuent non seulement à leur propre indépendance énergétique, mais aussi au développement d’une industrie stratégique pour le Mozambique.