Des études récentes mettent en lumière une préoccupation croissante pour la santé publique : les microplastiques présents dans notre alimentation pourraient traverser la barrière hémato-encéphalique et potentiellement affecter notre santé mentale. Quatre études scientifiques publiées ce mois-ci dans la revue Brain établissent des liens inquiétants entre l’ingestion de microplastiques via les aliments ultratransformés et l’augmentation des troubles mentaux, tels que la dépression et les démences.
Ces recherches révèlent que les produits industriels transformés constituent des sources majeures d’exposition aux microplastiques. Les aliments comme les chips, les biscuits et les sodas, préparés de manière industrielle, concentrent ces particules issues des processus de transformation et des emballages.
Les données démontrent que les nuggets de poulet renferment trente fois plus de microplastiques par gramme que le blanc de poulet traditionnel. De plus, chauffer des aliments au micro-ondes dans des contenants en plastique peut libérer jusqu’à quatre millions de microplastiques par centimètre carré en seulement trois minutes.
Des analyses post-mortem révèlent une infiltration généralisée de ces particules dans l’organisme humain. Le cerveau contient désormais l’équivalent d’une cuillère à café de microplastiques, une concentration qui a augmenté de 50 % en une décennie. Cette accumulation rapide soulève des questions pressantes sur les conséquences à long terme pour la santé neurologique et cognitive.
Les corrélations statistiques sont préoccupantes. Une étude portant sur dix millions de participants montre que les consommateurs d’aliments ultratransformés présentent un risque de dépression supérieur de 22 % et des troubles anxieux augmentés de plus de 40 %.
Les personnes atteintes de démence affichent des taux de microplastiques cérébraux trois à cinq fois plus élevés que la moyenne, tandis que des tests sur animaux confirment que ces particules provoquent des inflammations et des dysfonctionnements neurologiques.
Face à cette contamination généralisée, les chercheurs recommandent des mesures préventives simples mais efficaces. Privilégier l’eau du robinet plutôt que l’eau en bouteille, utiliser des contenants en métal ou en verre pour la cuisson et la conservation des aliments, et réduire la consommation d’aliments emballés dans du plastique sont des stratégies de protection accessibles. Heureusement, l’organisme possède des capacités naturelles d’élimination de ces microparticules par la transpiration et l’urine, rendant ces efforts de réduction d’exposition particulièrement pertinents. Des études sur les poissons montrent qu’après l’arrêt de l’exposition, 75 % des microplastiques cérébraux peuvent être éliminés en environ soixante-dix jours.