Certains choix financiers, parfois pris de manière automatique, peuvent réserver des surprises inattendues des années plus tard. Il arrive qu’un investissement modeste se transforme avec le temps en un capital important, influencé par les fluctuations du marché, les stratégies des entreprises et les effets cumulatifs tels que les scissions d’actions. Ces récits soulignent l’importance de la patience, voire de l’oubli fortuit, qui peuvent s’avérer plus rentables que la gestion active, même pour des investisseurs expérimentés.
Anthony Scaramucci, financier américain, a vécu exactement cette expérience. À l’âge de 28 ans, en 1992, il décide d’ouvrir un compte chez Goldman Sachs pour son fils AJ, en y investissant environ 1 200 dollars en actions Microsoft. À cette époque, la renommée mondiale du géant technologique n’était pas encore établie. Scaramucci a opté pour le réinvestissement automatique des dividendes, un détail en apparence insignifiant, mais qui a joué un rôle crucial dans l’évolution future de son investissement, même si Microsoft ne versait pas de dividendes à l’époque.
Les années passent, les déménagements se succèdent, et le compte, rarement consulté, tombe progressivement dans l’oubli au sein de la famille. À l’époque, l’accès aux relevés bancaires en ligne n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui. Près de trente ans plus tard, en redécouvrant d’anciens documents, Scaramucci et son fils réalisent que les 1 200 dollars investis à l’époque valent désormais plus de 288 000 dollars, un montant qui approche aujourd’hui les 300 000 dollars.
Cette anecdote révèle un autre aspect intéressant : Scaramucci, malgré sa connaissance des marchés financiers, admet qu’il aurait probablement vendu ses actions bien avant si le compte n’avait pas été perdu de vue. Pendant la période de stagnation de Microsoft sous la direction de Steve Ballmer, de nombreux actionnaires ont été tentés de céder leurs actions. Le fait de ne pas être au courant de la détention de ces actions a en réalité permis à l’investissement de croître de manière continue.
Au fil des années, Microsoft a procédé à de nombreuses scissions d’actions, transformant les 1 200 dollars initialement investis par Scaramucci en environ 784 actions. Ce geste simple posé en 1992 illustre parfaitement l’impact puissant des effets cumulés sur le long terme, en particulier pour les entreprises qui maintiennent leur croissance sur plusieurs décennies.
Cette histoire souligne que parfois, le plus grand succès en matière d’investissement ne dépend pas seulement de l’expertise ou de la stratégie, mais aussi de la capacité à laisser le temps agir, que ce soit intentionnellement ou non.
