Le centre de gravité de la demande mondiale de pétrole se déplace progressivement vers l’Asie, mettant en avant la Chine et l’Inde, deux géants démographiques et industriels qui avancent à un rythme soutenu mais avec des approches divergentes. D’après une récente analyse de l’agence Moody’s, l’Inde est en passe de devenir le moteur principal de la croissance de la demande mondiale de pétrole pour la prochaine décennie, marquant ainsi un changement majeur auparavant dominé par la Chine.
En Chine, la croissance économique ralentit alors que les efforts de transition énergétique s’intensifient, avec une stratégie axée sur l’augmentation de la production nationale de pétrole pour réduire la dépendance extérieure et promouvoir l’autosuffisance énergétique. En revanche, l’Inde connaît une forte expansion industrielle, portée par des projets d’infrastructure d’envergure et le développement de secteurs tels que la construction, les transports et la production d’énergie, entraînant une augmentation rapide de la consommation de pétrole et une dépendance accrue aux importations.
Bien que les deux pays fassent partie des BRICS et dépendent fortement des hydrocarbures importés, leurs trajectoires énergétiques diffèrent. Alors que la Chine cherche à diversifier son mix énergétique en investissant dans le nucléaire, le solaire et l’éolien, l’Inde reste largement tributaire du pétrole et du charbon pour soutenir sa croissance.
Cette évolution discrète positionne désormais l’Inde au centre de l’attention des marchés pétroliers, devenant une destination privilégiée pour les exportateurs et les compagnies pétrolières. Ces changements pourraient redessiner les flux énergétiques mondiaux et renforcer le rôle de l’Inde dans les discussions sur la sécurité énergétique globale. Alors que les deux pays suivent des trajectoires distinctes, leur rivalité dans le secteur énergétique reflète des choix économiques, environnementaux et géopolitiques qui auront un impact significatif sur les équilibres futurs.
